Trump confirme une rencontre avec Xi Jinping en Corée du Sud à l’APEC
Scott Bessent, le ministre américain des Finances, a estimé vendredi que les tensions commerciales USA‑Chine semblaient s’être tues, affirmant que la situation s’était apaisée et exprimant l’espoir que Pékin fasse preuve du même respect que celui qui leur a été accordé. Il a aussi indiqué qu’un échange téléphonique avec son homologue chinois était prévu dans la soirée au sujet des négociations en cours.
De son côté, Donald Trump a officiellement confirmé qu’il rencontrerait Xi Jinping en Corée du Sud, « dans deux semaines environ », en marge du sommet de la coopération économique Asie‑Pacifique (APEC), selon des extraits d’un entretien accordé à Fox News et diffusé dans l’émission Fox Sunday Morning Futures. Le président américain est attendu le 29 octobre pour une visite de deux jours, et le sommet se tiendra jusqu’au 1er novembre.
Selon le planning, la visite en Corée du Sud précédera une rencontre entre les deux dirigeants lors de cet événement économique régionale.
Ambitions européennes et perspectives pour l’économie suisse
Le chancelier allemand Friedrich Merz a appelé à la création d’une place financière européenne afin de soutenir l’Europe face à la concurrence des marchés américains et asiatiques et d’éviter une fuite de capitaux. Lors d’un discours devant les députés avant un sommet européen, il a réaffirmé la nécessité d’unifier les marchés de capitaux de l’UE pour accélérer les flux et faciliter les investissements.
Dans le même esprit, le Secrétariat d’État à l’économie (Seco) en Suisse a révisé ses perspectives, jugeant le contexte commercial « particulièrement difficile » en raison des droits de douane américains, de l’appréciation du franc et d’une incertitude persistante. Le Seco prévoit un deuxième semestre 2025 quelque peu atone et un ralentissement en 2026, tout en tablant sur une croissance du PIB de 1,3 % en 2025 et de 0,9 % en 2026, impactée par les droits de douane de 39 % imposés en août par les États‑Unis. Le document précise que ces tarifs dépassent ceux appliqués à d’autres partenaires, ce qui affecte la compétitivité des exportateurs suisses.
A noter également qu’Ariane 6 est annoncé pour réaliser en 2026 le premier lancement de satellites dans le cadre d’un contrat majeur avec Amazon, après ses troisième et quatrième missions prévues d’ici fin de l’année. Le tir programmé le 4 novembre depuis Kourou placera en orbite le satellite Sentinel‑1D dans le cadre du programme Copernicus.
Sur le plan industriel, le groupe Nestlé a dévoilé un vaste plan de réduction d’effectifs s’échelonnant sur deux ans, avec la suppression de 16 000 postes, dont 12 000 dans des fonctions administratives et 4 000 dans la production. L’objectif est d’atteindre 3 milliards de francs d’économies annuelles d’ici fin 2027, accompagnant une réorganisation destinée à accroître la productivité. L’annonce a entraîné une réaction positive du cours de l’action, qui a progressé lors de la séance.
Dans le secteur postal britannique, l’Ofcom a infligé une amende de 21 millions de livres à Royal Mail pour des retards importants dans la distribution du courrier, déclarant ces manquements inacceptables et demandant des améliorations concrètes et durables.
Sur le front industriel américain, Stellantis a annoncé un investissement de 13 milliards de dollars sur les quatre prochaines années visant à augmenter la production de 50 % et à créer plus de 5 000 emplois dans des usines situées dans l’Illinois, l’Ohio, le Michigan et l’Indiana. Le plan prévoit également le lancement de cinq nouveaux modèles et 19 initiatives pour améliorer la productivité et relancer l’usine de Belvidere (Illinois), marquant ainsi ce que le groupe présente comme son plus important investissement en un siècle.
Réactions des marchés et perspectives budgétaires
La Bourse de New York a connu une détente après les annonces et les menaces de tarifs, les principaux indices ayant reculé à l’ouverture puis temporairement stabilisés. En Europe, la Bourse de Paris a terminé en baisse, plombée par l’incertitude politique et les projets tarifaires évoqués par les États‑Unis.
Par ailleurs, Donald Trump a évoqué, sur Truth Social, des « progrès » dans les discussions avec le Canada et a laissé entendre que des assouplissements tarifaires pourraient être envisagés, tout en rappelant que les négociations restaient sensibles.
Conjoncture mondiale et matières premières
Du côté des matières premières, l’or a dépassé la barre des 4 000 dollars l’once, alimenté par les tensions géopolitiques et économiques et par les incertitudes entourant l’environnement politique américain.
Sur le plan macroéconomique, le FMI maintient des perspectives de croissance mondiale autour de 3,2 % en 2025 et 3,1 % en 2026, avec des prévisions spécifiques pour les États‑Unis situées à 2 % puis 2,1 % sur ces deux années. Les analystes escomptent une croissance mondiale relativement résiliente malgré les tensions commerciales et les risques de fragmentation commerciale.
Sur le terrain aéronautique, Boeing a livré 55 avions en septembre, dont 40 737 MAX, portant le total des 737 livrés à 12 254 depuis le début de la production, légèrement dépassé par l’Airbus A320 qui affiche 12 257 livraisons.
En Europe, l’industrie automobile appelle à une révision des objectifs de réduction des émissions de CO2 pour 2035 et à des exceptions potentielles pour les carburants alternatifs, afin de rendre les règles plus réalistes face à des bases de calcul jugées obsolètes par l’ACEA. La Commission européenne est néanmoins pressée de préciser les effets et les échéances des mesures prévues.
L’Allemagne prévoit une reprise économique en 2025 avec une croissance proche de 0,2 %, suivie d’un rebond plus marqué en 2026, mais les prévisions restent fragiles dans un contexte industriel tendu. De son côté, le prix de l’or demeure au‑dessus des niveaux historiques, renforcé par les incertitudes géopolitiques et les fluctuations monétaires.
Sur le plan budgétaire international, les échanges avec le Canada se poursuivent, avec des discussions évoquant un assouplissement possible des droits de douane en question. Enfin, l’Union européenne a annoncé le doublement des droits de douane sur l’acier importé (de 25 % à 50 %) et une réduction de moitié des quotas sans droits de douane, afin de protéger l’industrie sidérurgique européenne et les emplois locaux, tandis que la démission du Premier ministre français Sébastien Lecornu a déclenché une nouvelle étape d’incertitude sur les marchés, provoquant une chute de l’euro et des réactions sur le marché obligataire.
Pour les observateurs, la volatilité persiste, et les analystes soulignent le risque que la deuxième économie de l’Union européenne se retrouve sans direction politique à court terme, après le remaniement et les tensions liées à la gestion budgétaire.