Filippo Ganna triomphe lors d’une étape écourtée du Tour d’Espagne sous contexte de protestations

Le cycliste italien Filippo Ganna a décroché la victoire lors de la 18e étape du Tour d’Espagne à Valladolid, une étape contre-la-montre raccourcie en raison de préoccupations liées à la sécurité, marquée par des incidents impliquant des manifestants.

Une étape alternée par des interventions pour raisons de sécurité

Ce jeudi, l’organisation a décidé de réduire la distance initiale de l’épreuve, passant de 27,2 à 12,2 kilomètres, afin de protéger les coureurs et le public. La décision a été prise suite à l’intervention des forces de l’ordre, après l’arrestation de deux manifestants qui tentaient d’obstruer le passage lors de la course. Ces individus, qui s’étaient introduits en enjambant les barrières de sécurité, s’étaient rassemblés pour protester contre la participation de l’équipe Israel-Premier Tech, notamment en raison de la présence de militants propalestiniens sur le parcours.

Les résultats et enjeux de la course

Filippo Ganna, spécialiste du contre-la-montre avec l’équipe Ineos Grenadiers, a réalisé le meilleur temps en 13 minutes, devançant l’Australien Jay Vine (UAE) et le Portugais Joao Almeida (UAE), qui a gagné 10 secondes sur le Danois Jonas Vingegaard (Jumbo-Visma), toujours leader au classement général avec une avance de 40 secondes. Jeudi, ce dernier a conservé sa place, mais la dernière étape prévue au sommet de la Bola del Mundo pourrait permettre à Almeida de revenir à la hauteur du maillot jaune lors de l’avant-dernière étape.

Les réactions et perspectives des coureurs

Stefan Küng (Groupama-FDJ), 31 ans, a terminé à la 6e place, à 11 secondes de Ganna, et a exprimé sa satisfaction malgré les conditions difficiles : « Je n’aurais pas pu faire plus. C’est plutôt positif car je course avec les meilleurs du monde », a-t-il confié, malgré une santé fragilisée par le Covid depuis le début de la Vuelta.

Des mesures de sécurité renforcées pour les prochains jours

Face à la persistance des manifestations propalestiniennes, notamment depuis la 5e étape, la préfecture de Madrid a annoncé un dispositif de sécurité exceptionnel pour les étapes à venir, notamment l’ultime étape et l’arrivée à Madrid. Plus de 1500 forces de l’ordre seront mobilisées, avec 400 agents de la Garde civile pour samedi et 1100 policiers pour dimanche, dans ce qui constitue le plus important déploiement depuis le sommet de l’OTAN à Madrid en 2022.

Contexte géopolitique et tension autour du Tour d’Espagne

Ces disruptions s’inscrivent dans une montée de tensions liées au conflit israélo-palestinien, affectant notamment l’équipe Israel-Premier Tech. Créée par Sylvan Adams, cette formation a dû modifier ses maillots en raison des protestations, retirant initialement toute mention du pays pour privilégier la sécurité. Malgré ces précautions, la polémique a persisté, et les membres de l’équipe ont affirmé vouloir poursuivre la course jusqu’à Madrid, malgré les appels à l’abandon.

Implications politiques et réactions officielles

Les manifestations prennent place dans un contexte de positions diplomatiques conflictuelles : le gouvernement espagnol, dirigé par Pedro Sánchez, a reconnu l’État de Palestine en mai 2024 et souhaite mettre fin au « génocide » à Gaza. La situation a conduit à des comparaisons avec les sanctions imposées aux sportifs russes depuis l’invasion de l’Ukraine, la porte-parole du gouvernement, Pilar Alegria, suggérant que des mesures similaires pourraient être envisagées à l’égard des athlètes israéliens.

En résumé, cette édition de la Vuelta continue de faire face à des dégradations liées à des enjeux géopolitiques, tout en maintenant son enjeu sportif avec une compétition serrée et des perspectives incertaines pour les prochains jours.

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