La sécurité en Suisse est confrontée à plusieurs menaces majeures, selon Eva Wildi-Cortés, directrice de l’Office fédéral de la police (Fedpol). Invitée sur le 19h30 de la RTS, elle met en avant le crime organisé et la radicalisation en ligne des mineurs comme des points d’attention, aux côtés de la croissance de la cybercriminalité et des risques liés au terrorisme.
Des menaces qui pèsent sur la sécurité intérieure
Fedpol rappelle la présence d’un nombre important d’organisations criminelles actives en Suisse et souligne que le terrorisme demeure une menace significative, tant sur le plan national qu’européen. La cybercriminalité a, par ailleurs, enregistré une hausse ces derniers temps et nécessite des actions soutenues pour y faire face.
Des enquêtes liées au terrorisme: chiffres et cas récents
Évolutions chiffrées
Au printemps, un jeune Suisse alémanique de 18 ans, radicalisé en ligne, avait prévu un attentat au couteau; il a été interpellé à temps et est en détention provisoire. Ce type de cas n’est pas isolé.
Cas et contexte
Au début 2025, le Ministère public de la Confédération recensait 120 procédures liées au terrorisme; début octobre, le chiffre atteignait 140. Pour le moment, nous avons une dizaine d’enquêtes en lien avec le terrorisme. Elles concernent la propagande djihadiste ou le financement du terrorisme, précise Eva Wildi-Cortés.
Le crime organisé: présence et défis en Suisse
Selon la directrice de Fedpol, un nombre important d’organisations criminelles opèrent en Suisse, actives notamment dans le trafic de drogues, le trafic d’armes et la traite des êtres humains. Leur activité peut rester discrète, mais elle suscite l’inquiétude des autorités et nécessite des mesures adaptées.
« Il est crucial que nous prenions des mesures et que nous disposions des outils nécessaires pour lutter contre le crime organisé », affirme-t-elle, ajoutant l’importance d’avoir assez de policiers sur le terrain.
Un rapport du Contrôle fédéral des finances a récemment pointé le manque de personnel dédié aux enquêtes de police criminelle, alimentant les analyses sur les ressources requises.
Renforcer les moyens et envisager des ajustements juridiques
Mme Wildi-Cortés estime qu’il faut aussi examiner les lois existantes et évaluer s’il convient d’apporter des modifications pénales, notamment concernant la lutte contre le blanchiment d’argent et la protection des témoins.
Pour Fedpol, terrorisme et crime organisé représentent deux défis majeurs, qui demeurent au cœur des priorités. Propos recueillis par Jennifer Covo; adaptation web: Emilie Délétroz.