Découverte paléogénomique et principaux résultats
Des analyses menées sur treize squelettes exhumés à Vilnius, en Lituanie, ont permis d’identifier deux bactéries présentes dans les restes et d’appliquer une méthode avancée d’identification d’ADN fragmenté en paléogénomique.
Parmi ces agents, figure une bactérie de type salmonelle associée à une fièvre proche de la typhoïde, transmissible par l’eau et les aliments contaminés, et une Borrelia recurrentis, transmise par les poux et responsable d’une fièvre récurrente.
Les chercheurs indiquent toutefois qu’il est impossible de déterminer avec précision la part réelle de chacun de ces pathogènes dans la mortalité élevée observée lors de la retraite de Russie.
Réflexions historiques et méthodologiques
Selon l’historien et archéologue Johan Vaucher, doctorant à l’Université de Lausanne, cette découverte n’invalide pas la narration des campagnes napoléoniennes mais élargit l’éclairage sur l’état sanitaire de l’époque, avec un échantillon de treize corps pouvant refléter la situation générale.
Ces résultats apportent des informations sur l’état de santé des soldats, souvent décrit comme déplorable par les sources contemporaines, et ouvrent des perspectives sur les approches pluridisciplinaires dans l’étude de l’histoire militaire.
Implications pour la santé publique et l’infectiologie
Réalisation menée par des chercheurs de l’Institut Pasteur et de l’Université, avec la contribution de Rémi Barbieri, postdoctorant à l’Université de Tartu et ancien de l’Institut Pasteur, suggère que l’étude des agents pathogènes anciens aide à comprendre l’émergence, la dynamique et l’évolution des maladies historiques. Elle peut également éclairer comment ces pathogènes ont disparu et offrir des repères pour appréhender d’éventuelles pandémies futures.
Ces résultats renforcent le lien entre histoire militaire et santé publique moderne, en soulignant le potentiel des approches scientifiques pour compléter les récits historiques.
