Contexte et ambition de la proposition
Pour bon nombre d’assurés, évaluer ce que leur réserve la retraite demeure complexe. Obtenir une projection auprès de l’AVS peut demander plusieurs semaines et la compréhension des relevés des 2e et 3e piliers n’est pas aisée. Dans ce cadre, il devient difficile d’estimer le montant final à 65 ans, notamment lorsqu’on envisage une réduction du taux d’activité. Une évolution de ce dispositif est aujourd’hui envisagée.
Une initiative soutenue par le Conseil national
Le Conseil national a accepté, à la quasi‑unanimité, une motion déposée par le sénateur Erich Ettlin (Centre/OW). Celle‑ci vise à instaurer un accès standardisé aux données de prévoyance personnelles et à proposer au grand public des simulations ainsi que des analyses de scénarios, en tenant compte des trois piliers.
Ce que propose l’initiative
Selon l’objectif défendu, les assurés pourraient, grâce à des systèmes existants ou à développer, calculer leur rente future. L’idée est de permettre à chacun de disposer d’outils de projection pour évaluer l’impact de décisions telles que le maintien d’un travail à temps partiel ou le report du départ à la retraite, tout en intégrant les trois piliers de la prévoyance.
Impact potentiel sur les choix des assurés
Les promoteurs affirment que disposer de simulations et d’analyses accessibles faciliterait des décisions plus éclairées concernant la retraite et les stratégies de revenu postérieur, notamment en matière de niveau d’activité et de planification financière.
Réactions et avertissements dans le débat
La Commission de la sécurité sociale s’est exprimée en opposant son avis à cette proposition, mettant en garde contre l’ouverture simplifiée des données des assurés sur l’ensemble des trois piliers. Elle estime qu’elle pourrait créer un nouveau champ d’activité pour le secteur du conseil et accroître les flux de capitaux retirés du 2e pilier, potentiellement réorientés vers des produits financiers individuels.
Selon certains intervenants, ce glissement pourrait, à long terme, favoriser des placements risqués au détriment d’une sécurité des rentes.
Perspectives fédérales et positionnements
La conseillère fédérale Elisabeth Baume-Schneider a dit percevoir la motion comme inutile. Par ailleurs, elle a rappelé l’avancée du dispositif visant à permettre aux assurés d’accéder à leurs données AVS dans le cadre du premier pilier, dispositif qui devrait être adopté en 2025. En parallèle, la numérisation des 2e et 3e piliers progresse déjà rapidement, selon ses observations.
Enjeux et chemin à venir
Le débat porte sur la manière dont un accès élargi et standardisé aux données de prévoyance pourrait influencer les choix de retraite, les conseils financiers et la gestion des avoirs de vieillesse. Les prochaines étapes législatives et techniques détermineront si ces outils de simulation et de planification deviennent une réalité opérationnelle pour les assurés, avec un impact sur les décisions liées au départ à la retraite et à l’épargne retraite.