Un avenir incertain pour Jair Bolsonaro après sa condamnation

Le climat politique brésilien demeure sensible après la condamnation de l’ancien président d’extrême droite Jair Bolsonaro à 27 ans de prison pour tentative de coup d’État. Si cette décision marque une étape majeure dans le procès historique, plusieurs questions juridiques et politiques subsistent quant à la suite des événements.

Les démarches et implications du processus judiciaire concernant Bolsonaro

Les conditions d’incarcération et la procédure en cours

À 70 ans, Jair Bolsonaro ne peut être immédiatement placé en détention tant que l’ensemble des recours légaux n’ont pas été épuisés, selon Thiago Bottino, professeur en droit pénal à la Fondation Getulio Vargas. La Cour suprême doit d’abord homologuer la décision lors d’une audience prévue le 23 septembre, avant de disposer d’un délai maximal de 60 jours pour publier l’intégralité de ses délibérations. La défense disposera alors de cinq jours pour faire appel. Pendant ce temps, Bolsonaro, assigné à résidence depuis début août, pourrait faire valoir ses problèmes de santé liés aux séquelles d’un attentat au couteau en 2018 et demander une mesure de prison à domicile.

Possibilité d’amnistie et répercussions possibles

Le député Luciano Zucco a indiqué que le camp Bolsonaro envisagerait de proposer une loi d’amnistie pour inclure l’ancien président. Cependant, cette initiative, qui pourrait être soumise au vote dès la semaine prochaine, rencontrerait probablement des obstacles, notamment en raison de réticences parlementaires, en particulier dans les partis de centre-droit. Par ailleurs, certains juges, comme Alexandre de Moraes, ont souligné qu’un pardon pour des crimes contre la démocratie pourrait être considéré comme inconstitutionnel, limitant ainsi la possibilité de recourir à une amnistie dans ce contexte.

Les enjeux de succession et de candidature présidentielle

Le sort politique de Bolsonaro en période post-condamnation

Avant sa condamnation, Jair Bolsonaro était déclaré inéligible jusqu’en 2030 en raison d’une condamnation pour désinformation électorale, ce qui l’empêchait de participer à la prochaine présidentielle. Toutefois, il espère voir cette inéligibilité levée pour pouvoir se présenter en 2026. Les proches du camp bolsonariste restent prudents quant à une succession officielle, mais des pistes émergent, notamment celle de Tarcisio de Freitas, gouverneur de l’État de São Paulo, qui pourrait bénéficier d’une grâce présidentielle si son évolution politique le permet.

Le contexte politique face à une possible rééllection de Lula

Selon un sondage récent de l’institut Datafolha, la popularité du président Lula a légèrement progressé, avec un taux d’approbation à 33 %, malgré un rejet important de 38 %. Le leader de gauche, âgé de 79 ans, a affirmé sur la chaîne Band qu’il n’avait pas encore pris de décision définitive quant à sa candidature pour un nouveau mandat en 2026, mais ses intentions restent manifestes depuis plusieurs mois.

Dans ce contexte difficile, le bras de fer entre les camps politiques et judiciaires se poursuit, façonnant la dynamique du futur politique brésilien.

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