Une visite inscrite dans un cadre diplomatique
Le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, a pris l’avion lundi pour les États-Unis dans le cadre d’une visite officielle destinée à renforcer les liens entre les deux pays, selon le palais royal.
Lors de cette démarche, il est prévu qu’il salue le président américain et que les discussions portent sur l’examen des relations bilatérales et sur les possibilités de les consolider dans plusieurs domaines, ainsi que sur des sujets d’intérêt commun, selon l’agence saoudienne SPA citant le palais.
Une relation privilégiée
Invité dans l’émission Tout un monde, l’expert David Rigoulet-Roze, chercheur à l’Institut d’Analyse Stratégique et associé à l’Institut européen pour les Études sur le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, souligne que Donald Trump et Mohammed ben Salmane entretiennent une relation marquée par une proximité notable, non détaillée publiquement.
Selon lui, l’administration américaine compte sur Ryad pour, à terme, faire progresser la dynamique des accords d’Abraham, qui visent à normaliser les relations entre Israël et plusieurs États arabes. Toutefois, la signature d’un tel accord apparaît difficile à l’heure actuelle et la question de Gaza demeure non résolue, avec un horizon d’un État palestinien encore très loin. Les avancées se produisent, mais de manière non publique et discrète.
Un accord de défense en perspective
Le programme de la visite prévoit également l’examen d’un accord de défense entre Washington et Ryad. Selon le chercheur, Mohammed ben Salmane serait demandeur de cet accord militaire, ce qui s’inscrit dans la volonté de Donald Trump de faire avancer la normalisation avec Israël.
Pour mémoire, le contexte des relations saoudo-américaines remonte à des épisodes sensibles, notamment les années récentes pendant lesquelles l’Arabie saoudite avait pu solliciter une riposte américaine en vertu d’un cadre de sécurité. Aujourd’hui, l’objectif est de renforcer cette garantie face aux menaces régionales.
Contexte historique et retours sur une année marquante
La dernière visite de Mohammed ben Salmane à la Maison Blanche remontait au 20 mars 2018, peu après l’assassinat de Jamal Khashoggi. À l’époque, Ryad avait connu une déflagration sur le plan de l’image, et Donald Trump avait contribué à préserver des liens d’intérêt géopolitique et économique. Cette visite actuelle est présentée comme un retour marquant sur la scène internationale pour le prince héritier.
Par ailleurs, lors d’une visite précédente en mai, Ryad avait accueilli le président américain avec des promesses d’investissement importantes pour les États-Unis, évoquées à hauteur de 600 milliards de dollars.