Contexte du marché laitier suisse face à des droits de douane
Le marché laitier en Suisse est confronté à un déséquilibre, selon l’analyse publiée par la NZZ am Sonntag. Les droits de douane imposés par les États‑Unis sur le fromage et le chocolat suisses freinent les exportations, notamment celles du gruyère, ce qui affecte la demande de lait cru helvète.
Production laitière en hausse et impacts sur les prix
Par ailleurs, de nombreux élevages ont produit environ 5 % de lait en plus cette année, tirés par une récolte de fourrage de première qualité et des conditions météorologiques favorables.
Cette surproduction exerce une pression à la baisse sur les prix du lait, avec des baisses pouvant atteindre 0,30 CHF le litre pour certains producteurs.
Appel à réduire la production et mesures envisagées
Pour prévenir un effondrement des tarifs, l’Interprofession du lait (IP Lait) a lancé un appel à ses membres à limiter leur production, selon le dernier rapport mensuel.
Martin Hübscher, conseiller national (UDC/ZH) et président de la coopérative Mooh regroupant environ 3 500 producteurs, souligne l’objectif de stabiliser les revenus et évite des scénarios extrêmes. Il rappelle avoir été confronté à l’abattage de quatre de ses propres vaches.
Christian Marro, éleveur à Pierrafortscha (FR), a de son côté dû abattre dix de ses 110 vaches, malgré leur bonne santé, détail transmis dans l’encadré.
Mesures temporaires de soutien et perspectives
En Suisse, environ 500 000 vaches laitières existent et habituellement 85 000 sont abattues chaque année. Pour absorber l’excédent laitier estimé à 5 %, la filière évalue un besoin d’environ 25 000 abattages supplémentaires cette année. L’IP Lait espère toutefois éviter ce scénario grâce à des mesures de soutien à l’exportation.
La décision finale devrait être prise d’ici décembre en fonction de l’évolution du marché. Par anticipation, l’IP Lait a mis en place un fonds d’urgence de 11 millions de francs destiné à soutenir l’exportation de crème et de beurre à des prix compétitifs sur le marché mondial pendant neuf mois, afin d’écouler une partie du surplus et de stabiliser les revenus des producteurs suisses.