Contexte et enjeux du phénomène

Cette enquête résume la problématique autour des plateformes d’échanges de cryptomonnaies, souvent qualifiées de « coin laundry » ou « lessiveuse de monnaies ». Selon les travaux menés, ces plateformes seraient largement utilisées pour le blanchiment d’argent, un constat partagé par près de 40 médias internationaux, dont le groupe suisse Tamedia.

Une théorie alternative mise à l’épreuve

Pour les défenseurs des cryptomonnaies, les monnaies et jetons numériques seraient plus faciles à suivre grâce à la blockchain, registre numérique conservant l’historique des transactions et garant d’une certaine transparence des opérations.

Or, cette transparence n’est pas assurée, car les transactions passent par des portefeuilles (wallet) souvent anonymes, ce qui complique le traçage.

Régulation et surveillance

En principe, l’identification des utilisateurs est exigée lorsque les fonds sortent de l’écosystème – c’est-à-dire lorsque la monnaie numérique est échangée contre de l’argent réel. Dans les faits, cette vérification n’est pas systématique.

À cela s’ajoutent des volumes d’échanges impressionnants, avec des dizaines de milliards de dollars qui transitent rapidement par ce type de plateformes.

Les autorités de régulation, en théorie, doivent veiller à ce que les entreprises de cryptomonnaie respectent les obligations liées à la lutte contre le blanchiment. Dans la pratique, les régulateurs restent souvent en retard et manquent parfois de moyens de surveillance.

Acteurs et chiffres

Il demeure difficile de déterminer avec précision le montant des flux illicites. Une enquête de Chainalysis avance le chiffre de 28 milliards de dollars circulant sur ces plateformes durant 2024 et 2025.

Ces transferts seraient réalisés par des trafiquants de drogues, des escrocs, des pirates informatiques et d’autres criminels.

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