Un concept inédit en Suisse

À Zurich, Corinne Stricker a lancé ce qui est présenté comme le premier salon de coiffure suisse fonctionnant selon une philosophie zéro déchet. Si l’engagement environnemental de la fondatrice s’est construit progressivement, son métier l’a amenée à repenser en profondeur ses pratiques professionnelles. Au fil des années, l’importance accordée au développement durable a grandi, l’incitant à trouver des alternatives concrètes dans un secteur où les produits et emballages sont omniprésents.

Une inspiration venue d’Allemagne

La prise de conscience de Corinne Stricker s’est accélérée lorsqu’elle a découvert, sur Internet, le travail de Juliette Beke, propriétaire du premier salon de coiffure zéro déchet en Allemagne, situé à Dresde. Intriguée par cette approche, elle s’y est rendue pour observer ses méthodes. Cette rencontre a été déterminante : convaincue par le concept, elle a décidé de l’adapter à sa propre pratique, tout en y apportant quelques ajustements.

Des choix écoresponsables assumés

Parmi les décisions marquantes, Corinne a choisi de ne pas proposer de décolorations, les colorations végétales ne permettant pas d’obtenir cet effet. En revanche, ces teintures naturelles permettent, par exemple, de colorer les cheveux blancs en blond. Pour le reste, elle offre les mêmes prestations qu’un salon traditionnel : coupes, couleurs et soins, dans le respect de ses valeurs écologiques.

Des pratiques sans emballage et faits maison

La différence essentielle avec un salon conventionnel réside dans la gestion des produits et des déchets. Aucun emballage plastique à usage unique n’est utilisé : les shampoings sont préparés à partir de bicarbonate de soude et d’eau, les soins contiennent des ingrédients naturels tels que la camomille, et les produits coiffants sont à base de graines de lin. Les colorations végétales, livrées dans des sachets en papier, sont mélangées à l’eau chaude pour éviter tout gaspillage. Même les boissons servies aux clients suivent cette logique, avec un lait végétal fait sur place.

Une gestion innovante des cheveux coupés

Les cheveux ne sont pas considérés comme un déchet perdu : ils sont collectés et envoyés à l’entreprise suisse Recup’Hair, qui les transforme en nattes capables d’absorber le pétrole en cas de pollution.

Un public sensible aux enjeux environnementaux

Ouvert depuis moins de six mois, le salon attire principalement des clients déjà sensibilisés au développement durable. Leurs motivations varient : certains privilégient un mode de vie végane, d’autres souhaitent réduire leurs déchets, tandis que certains cherchent à éviter les produits chimiques.

Des conseils pour d’autres salons

Corinne Stricker estime que la transition vers plus d’écoresponsabilité peut commencer par de simples gestes : mieux trier les déchets, remplacer le plastique jetable par des alternatives réutilisables, ou encore abandonner les capes en plastique apparues avec la pandémie. Selon elle, intégrer ces pratiques ne modifie pas le cœur du métier, mais a un impact positif sur l’environnement.

Une vision plus large du développement durable

Si elle apprécie que les prestataires de services réduisent leur production de déchets, Corinne Stricker précise que ce critère n’est pas pour elle une exigence absolue dans ses autres choix de consommation. Néanmoins, elle se réjouit de constater que de plus en plus d’acteurs adoptent des gestes durables.

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