Profil et engagement de Kévin Germanier
À 33 ans, Kévin Germanier s impose comme l une des figures les plus en vue du monde de la mode et occupe le poste de directeur artistique de la maison qui porte son nom. Invité à La Matinale de la RTS, il évoque une critique des logiques de la fast fashion, en lien avec les tensions autour de la plateforme Shein en France.
Une approche fondée sur la seconde main
Le créateur valaisan base ses créations sur des pièces de seconde main et aime chiner. Il précise toutefois ne pas vouloir imposer ce parcours à l ensemble des consommateurs et évoque l idée qu il n est pas souhaitable d imposer à tous d aller chercher leurs vêtements chez Caritas.
Une consommation à outrance et ses enjeux
Germanier déplore la logique qui pousse à produire sans cesse des vêtements neufs et à les abandonner rapidement. Il remarque que des collections autrefois vendues dans des magasins grand public se retrouvent rapidement en friperies, ce qui lui paraît surprenant.
Selon lui, il n est pas nécessaire de multiplier les tee shirts noirs ou les chemises blanches et affirme que ces pièces peuvent être trouvées dans des friperies. Il ajoute que la fast fashion peut aussi refléter des questions économiques plus que relever d un simple choix individuel.
Vers un studio créatif et des projets transdisciplinaires
Le créateur valaisan a conçu l affiche de la 60e édition du Montreux Jazz Festival, réalisée avec 60 000 perles et sequins sur fond noir. Le travail a mobilisé six personnes pendant deux semaines et a été organisé avec des rotations afin d assurer de bonnes conditions et du repos.
Bien qu il ne puisse dévoiler ses projets futurs pour des raisons de confidentialité, il évoque une collaboration avec un magasin de meubles et affirme son goût pour la décoration intérieure et la possibilité d atteindre d autres publics.
Cette orientation vise à faire évoluer la maison Germanier vers un studio créatif. Parmi les idées évoquées figurent habiller les conseillers fédéraux, concevoir un hôtel ou un restaurant et même imaginer un train, car les meilleures collaborations seraient souvent inattendues.
Notes et sources
Interview radio de Pietro Bugnon et article web d Antoine Schaub ; exposition Les monstrueuses au mudac Lausanne du 7 novembre au 22 mars 2026.