Conflits et réactions internationales autour de la guerre en Ukraine
Le président américain Donald Trump a déclaré samedi qu il n envisagerait pas de programmer une nouvelle rencontre avec Vladimir Poutine sans la perspective d un accord susceptible de mettre fin au conflit ukrainien. Lors d un échange avec des journalistes à bord d Air Force One, il a précisé qu il fallait être sûr qu une entente soit faisable et que cela ne serait pas une perte de temps. Il a rappelé avoir entretenu une relation personnelle avec Poutine, tout en estimant que les tentatives de règlement du conflit avaient été décevantes.
Dans le même temps, des attaques nocturnes de la Russie contre Kiev ont causé des dommages dans plusieurs quartiers et blessé au moins huit personnes. Le maire Vitali Klitschko a requis l evacuation des habitants face aux explosions, signalant huit blessés et des incendies importants dans les quartiers Desnyansky et Darnytsky sans toucher directement des habitations, selon ses informations. Le responsable municipal Timour Tkatchenko a souligné que la défense aérienne était active et a décrit des vitrines brisées, des véhicules endommagés et un cratère dans le quartier de Dniprovsky.
Réactions et sanctions économiques en Europe
Le Premier ministre hongrois Viktor Orban a annoncé que son gouvernement cherchait des moyens de contourner les sanctions américaines visant deux géants russes du secteur pétrolier afin d exercer une pression sur Moscou pour mettre fin à la guerre. Orban a défendu le droit de la Hongrie d acheter du pétrole et du gaz à des conditions équivalentes ou plus avantageuses, afin de limiter l impact sur les prix de l énergie. L union européenne avait toutefois accordé une exemption à la Hongrie et à la Slovaquie, deux pays enclavés fortement dépendants des hydrocarbures russes, lors des premières mesures prises en 2022.
Par ailleurs, les alliés de Kiev, réunis dans une coalition de soutien, estiment nécessaire d accentuer la pression sur Moscou, tant sur le terrain que dans l économie de guerre. Keir Starmer, chef du parti travailliste britannique, a appelé à accroître les livraisons d armes longues portées et à travailler sur l utilisation des avoirs russes gelés pour financer la défense ukrainienne. La coalition des volontaires, regroupant une quinzaine de pays européens, s est réunie pour discuter des prochaines étapes.
Élément diplomatique et militaire sur le terrain
Du côté militaire, l armée russe a revendiqué la prise de quatre villages dans l est de l Ukraine, notamment Bologivka dans la région de Kharkiv, Dronivka et Promin dans Donetsk et Perchotravnévé dans Dnipropetrovsk. Des sources indépendantes, dont les cartes militaires du groupe DeepState proches de l équipe ukrainienne, indiquent que certaines localités concernées ne seraient pas clairement sous contrôle russe et se trouveraient dans une zone grise disputée entre les deux camps. Dans ce contexte, les combats se poursuivent sur le front, sans percées majeures pour l une ou l autre partie.
Alors que les discussions de paix semblent au point mort, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a salué les « bons résultats » du sommet des dirigeants de l Union européenne sur l utilisation des avoirs russes gelés pour financer la défense ukrainienne, tout en avertissant que l accord conclu restait ambigu. De son côté, le président français Emmanuel Macron a jugé que les sanctions américaines visant deux groupes pétroliers russes allaient dans la bonne direction et pourraient porter un coup financier significatif au financement de l effort de guerre russe. Il a ajouté que ces mesures, combinées à d autres pressions européennes, auront des répercussions sur l économie russe.
Incursions aériennes et réponse européenne
Les autorités lituaniennes ont vivement protesté après une brève incursion de deux avions russes en provenance de Kaliningrad dans l espace aérien lithuanien. L incident a conduit à convocation du chargé d affaires de l ambassade russe et à une note de protestation officielle. Des chasseurs de l OTAN ont été rapidement déployés dans la zone opérationnelle pour assurer la sécurité aérienne des États baltes. La situation met en exergue les risques de franchissement des frontières et les tensions entre Moscou et les pays membres de l Alliance.
En parallèle, la Russie a remis jeudi à l Ukraine 1 000 corps présentés comme ceux de soldats ukrainiens tués, portant à plus de 14 000 le total des dépouilles rapatriées depuis le début de l année. L administration ukrainienne chargée des prisonniers de guerre a salué cette aide humanitaire, soulignant l appui du Comité international de la Croix-Rouge dans ces rapatriements.
Dialogue, sanctions et réactions officielles
Sur le plan diplomatique, le dirigeant russe Vladimir Poutine a plaidé pour la poursuite du dialogue après l annonce du report de la rencontre entre Moscou et Washington. Il a expliqué que le dialogue restait préférable à la confrontation et à la guerre, tout en indiquant qu une réponse « très forte » pourrait être réservée en cas d attaque du territoire russe par des missiles américains Tomahawk. Il a de plus jugé les sanctions américaines sur le secteur pétrolier russe comme sérieuses mais sans impact économique majeur prévisible à court terme. Maria Zakharova, porte-parole du ministère des Affaires étrangères russe, a dénoncé ces mesures et affirmé que la Russie était immunisée contre ce type de pressions économiques, qu elle jugeait contre-productives.
De son côté, Donald Trump a qualifié d énormes les sanctions imposées aux deux géants pétroliers russes et a exprimé l espoir qu elles ne dureraient pas longtemps, souhaitant une fin prochaine au conflit ukrainien. Il a aussi déclaré que ses échanges avec Poutine n avaient pas abouti et que les conversations, bien que souvent constructives, ne menaient pas à des résultats concrets, notamment lors d une rencontre à la Maison-Blanche avec le secrétaire général de l OTAN. Les discussions ont été accompagnées d avertissements concernant l éventuelle livraison de missiles et la nécessité d une coordination des alliés sur les sanctions et l aide militaire à Kiev.
Au niveau médiatique, des journalistes ukrainiens de Freedom TV ont été tués à Kramatorsk, dans l est du pays, lors d une attaque au drone russe; leur véhicule a été pris pour cible près d une station-service. Le gouverneur de la région de Donetsk a publié des images des restes carbonisés de la voiture, soulevant l inquiétude quant à la sécurité des journalistes dans les zones de conflit. Ces événements interviennent alors que Zelensky remerc ie publiquement les partenaires internationaux pour leur soutien et leur aide humanitaire et militaire, tout en poursuivant ses déplacements en Europe pour solliciter de nouveaux soutiens, notamment financiers.
Gripen et déplacements européens de Zelensky
Dans le cadre de sa tournée européenne, Volodymyr Zelensky a signé en Suède une lettre d intention visant l achat potentiel de jusqu à 150 avions de chasse Gripen. Cette étape s inscrit dans une démarche plus large visant à obtenir des garanties supplémentaires pour l aide militaire européenne à l Ukraine. Le président ukrainien s est rendu ensuite en Norvège puis en Suède, avant de prévoir des visites à Bruxelles et à Londres pour discuter des livraisons et des garanties de sécurité, y compris la question des exportations de défense et de la coopération militaire.
Enfin, alors que les tensions entre Moscou et les Occidentaux demeurent vives, les dirigeants européens ont pressé à nouveau pour un renforcement des mesures punitives contre la Russie et ont réaffirmé leur engagement à soutenir l Ukraine, notamment face aux attaques répétées contre les infrastructures énergétiques et à la perspective d un hiver difficile. Les appels à une escalade des sanctions et à une meilleure coordination entre les alliés restent au cœur des discussions, afin d éviter que le conflit n érode la sécurité européenne.
