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Genève: procès d’un père accusé d’enlèvement et de mise en danger

Au tribunal correctionnel, le dossier porte sur un père célibataire âgé de 53 ans, poursuivi pour l’enlèvement de ses enfants à l’automne 2022 et pour une course-poursuite le 13 août 2024 qui aurait mis en danger la vie de deux policiers.

Deux lectures du dossier

Le deuxième jour d’audience, le parquet a proposé une vision divergente du prévenu en insistant sur une souffrance qui aurait pu le pousser à des actes extrêmes pour rester proche de ses enfants. Le procureur Pierre Bayenet évoque un mécanisme où la responsabilité ne reviendrait pas uniquement à des facteurs extérieurs mais serait en partie celle du père, selon l’expertise psychiatrique qui mentionne un fonctionnement paranoïaque et une perception des faits qui le placerait en tant que victime dans certains constats.

Selon le ministère public, retirer la garde et placer le prévenu en détention ne seraient pas sans fondement. Il décrit un homme qui, selon ses dires, semble s’enfoncer seul dans des schémas répétitifs qui impactent aussi son entourage.

Concernant les faits de 2022 et 2023, le procureur affirme qu’il s’agit d’un enlèvement et non d’un week-end avec le père. Le chalet en Haute-Savoie loué par le père est évoqué comme lieu où les recherches ont été menées et où les enquêteurs auraient trouvé des éléments, notamment des caisses de livres pour enfants, du matériel pour loisirs créatifs, des produits pharmaceutiques, des draps et de la nourriture, ainsi que les doudous des enfants et une enveloppe de 3000 francs avec des cartes de France et d’Espagne.

Faits du 13 août 2024 et imputations

Le procureur affirme que, par ces manœuvres, le prévenu a introduit un risque majeur pour des policiers et retient la thèse d’une tentative de meurtre par dol éventuel.

Sur le plan pénal, le parquet a requis huit ans de prison, ce qui pourrait être ramené à six ans après une éventuelle responsabilité partielle. Si la qualification de mise en danger d’autrui était retenue, la peine pourrait être d’environ quatre ans et demi. Des mesures financières et un traitement thérapeutique pourraient être ordonnés, selon les conclusions des experts.

Réactions des parties et éléments du dossier

Du côté des plaignants, les avocats des policiers décrivent une conduite ayant transformé une portion de l’autoroute A1 en scène de crime potentiel et rappellent le traumatisme subi par la mère, qui a connu des heures d’angoisse et un dispositif de surveillance par drone.

La défense met en avant l’expertise psychiatrique, présentant le prévenu comme souffrant d’un trouble paranoïde sans être considéré comme pervers ou psychopathe. Selon eux, il n’y aurait pas d’enlèvement au sens juridique et le père aurait tenté de mettre les enfants « en sécurité » après que leur fille aurait fugué. Ils évoquent une période sombre mais affirment que l’incarcération serait la seule réponse et demandent une peine nuancée et humaine.

Concernant la tentative de meurtre par dol éventuel, les avocats soutiennent qu’il n’y pas eu d’intention de tuer et que le prévenu aurait freiné d’urgence. Ils sollicitent l’acquittement sur les principaux chefs et une sanction permettant au prévenu de sortir de détention dans un cadre plus humain.

Prochain épisode

Le verdict est attendu vendredi.

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