Symbolbilder zum Thema Hochzeit/Heiraten auf dem Standesamt in Basel. Aufgenommen am: 05.05.23

Contexte et reconduction du Premier ministre

Sébastien Lecornu, âgé de 39 ans et proche du président, avait présenté sa démission lundi matin, quatre semaines après sa nomination et seulement 14 heures après la formation de son gouvernement. Le chef de l’État lui a ensuite demandé de conduire des négociations d’« ultimes » deux jours durant, sans parvenir à sortir de l’impasse.

Emmanuel Macron se retrouve une fois de plus confronté à un dilemme qui perdure depuis plus d’un an: désigner un Premier ministre capable de survivre dans un parlement dépourvu de majorité, organisé autour de trois blocs depuis la dissolution de l’Assemblée en juin 2024 (gauche, centre-droit et extrême droite). En reconduisant Lecornu, le président prend le risque d’un nouvel épisode de crise et d’éventuelle dissolution, alors que la gauche et la droite réclament un Premier ministre qui ne serait pas « macroniste ».

Sur les réseaux sociaux, Jean-Luc Mélenchon a raillé la nomination et estimé que les tours de manège ne changeront pas la donne. La leader du Rassemblement national, Marine Le Pen, a dénoncé une manœuvre jugée transparente et a évoqué l’abandon du 49.3 comme moyen de faire passer le budget par des ordonnances. Elle a jugé que les manœuvres se poursuivaient et a plaidé pour une censure nécessaire et une dissolution plus que jamais envisageable.

Du côté du Parti socialiste, Pierre Jouvet a rejeté l’idée d’un quelconque accord avec Lecornu sur une non-censure et a assuré qu’il n’existait aucune assurance ni garantie sur les demandes du parti, démentant une information publiée par la presse.

Réactions et positions des partis

Après la reconduction du Premier ministre démissionnaire, les formations de gauche radicale (LFI), d’extrême droite (RN) et le Parti communiste ont immédiatement annoncé leur intention de censurer le prochain gouvernement. Le chef du RN, Jordan Bardella, a promis une censure « immédiate » et dénoncé ce qu’il décrit comme un attelage sans avenir. Il a qualifié le gouvernement Lecornu II de « mauvaise plaisanterie » et d’« humiliation pour les Français ».

Manuel Bompard, coordinateur de LFI, a dénoncé un nouvel affront et a indiqué que la formation déposerait une nouvelle motion de destitution du président et viserait à censurer le futur exécutif. Pour les responsables de la gauche radicale, la reconduction est perçue comme un signal d’une continuité politique favorable à Emmanuel Macron.

Le président du groupe PS à l’Assemblée, Boris Vallaud, et le premier secrétaire Olivier Faure ont exprimé leur prudence et leur inquiétude face à la situation. Ils ont souligné qu’aucune réponse claire sur les retraites ou le pouvoir d’achat n’avait été apportée et ont insisté sur l’absence d’assurance de non-censure pour le futur gouvernement.

Dans ce contexte, Cyrielle Châtelain (députée du groupe écologiste) a évoqué que le président avait proposé de décaler dans le temps l’âge de départ à la retraite, tout en précisant que la réforme des trimestres cotisés ne serait pas suspendue. Elle a aussi rappelé les réticences de ses interlocuteurs, soulignant que les dissensions au sein du camp macroniste pourraient peser sur l’avenir des pactes avec les autres formations.

Éléments du déroulement et du calendrier

La reconduction de Lecornu est intervenue exactement au terme du délai de 48 heures que s’était fixé Emmanuel Macron pour désigner un nouveau chef de gouvernement, après des tractations avec ses alliés. Le lendemain soir, la présidence a annoncé la nomination du Premier ministre, sans autre précision sur le contenu du prochain exécutif ou sur le profil du futur chef de gouvernement.

Sur X, Lecornu a réagi en déclarant: «J’accepte – par devoir – la mission qui m’est confiée», ajoutant que le nouveau gouvernement devra «incarner le renouvellement» et que tous les dossiers évoqués lors des consultations seront ouverts au débat parlementaire.

Des sources proches du président ont indiqué que la phase actuelle inclurait «des négociations sur le fond» avec les formations politiques et des propositions de nominations, le tout dans l’objectif de sortir de l’impasse et d’éviter une dissolution.

Évolutions et réactions à la suite de la réunion des partis

La réunion de crise à l’Elysée, qui a réuni des responsables des partis et des groupes présents à l’Assemblée nationale (sauf le RN et LFI, selon les informations publiques), a été présentée comme une étape destinée à ouvrir des compromis et à éviter une dissolution. Les participants ont indiqué que le prochain Premier ministre serait nommé «dans les heures qui viennent» et que le sort de la réforme des retraites restait un point central du débat.

La présidente du RN a critiqué l’absence du RN et de LFI lors de cette consultation et a dénoncé ce qu’elle a qualifié de rupture avec la fonction présidentielle. Elle a insisté sur le fait que, sans une direction politique claire, un gouvernement technique n’est pas envisageable et qu’il faut une vision politique tranchée.

Pour les responsables du PS, cette réunion n’a pas apporté de garanties sur une éventuelle non-censure et n’a pas clarifié l’avenir des engagements pris par le gouvernement en matière de réforme des retraites ou d’autres priorités économiques. Des participants issus des MoDem et de l’UDI ont aussi assisté à la rencontre, sans que des déclarations publiques ne suivent immédiatement les échanges.

Enfin, des observateurs ont souligné que deux scénarios restaient sur la table: reconduire Lecornu ou envisager la nomination d’une personnalité centriste, comme échafaudé par certaines hypothèses médiatiques, afin de dissiper les crispations partisanes et de restaurer une capacité de gouverner dans un contexte parlementaire fragmenté.

Annonce officielle et perspectives d’avenir

À l’issue de la période de crise, les projections restent partagées. Certains anticipent une annonce officielle du nom du prochain Premier ministre dans les heures qui viennent et excluent d’emblée une nomination à gauche. D’autres estiment que les discussions pourraient se prolonger et que les équilibres devront être négociés avec les partenaires de la majorité afin de former une coalition fonctionnelle sans rompre avec les réalités parlementaires actuelles.

Sur le fond, la question demeure celle de l’équilibre entre réforme et continuité, avec une attention particulière portée à la réforme des retraites et à la façon dont les prochains arbitrages parlementaires seront présentés au pays. Les acteurs politiques avertissent que le pays sera jugé sur la capacité à dialoguer et à trouver des chemins pour sortir de l’impasse, plutôt que sur des démonstrations de force politique.

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