La chanteuse de 38 ans s’est laissé le temps de créer son album.
La chanteuse de 38 ans s’est laissé le temps de créer son album.
Émilie Pelissier
Prune Carmen Diaz a sorti le 26 septembre 2025 son tout premier album,
«Disobedience». Un titre que la Chaux-de-Fonnière de 38 ans explique par un
mal-être qu’elle a ressenti à un certain moment de sa vie. «En réfléchissant aux
raisons de ce mal-être, je me suis rendu compte que je ne cochais pas toutes les
cases de la normalité et que si je voulais être bien, il fallait que je sorte de
ce système-là», confie-t-elle.
À cela s’ajoute des questionnements sur le fait d’être binationale – elle est
suisse-espagnole. «C’est un peu tout ça. Je me sentais tellement mal que
désobéir et sortir de ce système, ça devenait quelque part une forme de survie»,
précise-t-elle. Car derrière désobéir, il y a aussi l’idée de «déconstruire et
dédiaboliser d’autres manières d’être au monde».
Se livrer à cœur ouvert dans son album est-ce que ça rend vulnérable ou est-ce
que ça libère? «Probablement les deux. J’ai peur de décevoir, mais c’est un peu
comme le vertige. Il y a quelque chose de grisant», répond-elle. Et d’ajouter:
«Ça me rend vulnérable parce que je montre des facettes de moi et j’explique ce
que je vis. D’un autre côté, c’est un soulagement parce que j’ai pris du temps à
faire cet album. Et c’est aussi une libération parce que c’est fait et j’en suis
hyper contente!»
> Il y a un potentiel pour être heureux malgré tout
Prune Carmen Diaz
Consciente que son album est «un peu torturé» et «n’est pas très très joyeux».
Prune Carmen Diaz y voit quand même une forme de résilience. «Les chansons sont
effectivement sombres, mais en filigrane, il y a toujours cette idée de désobéir
pour s’en sortir et se sentir mieux. Il faut voir qu’en fait, il y a des choses
qui sont possibles. Il y a un potentiel pour être heureux malgré tout»,
explique-t-elle.
Pour elle, une chanson marque un tournant dans la manière dont elle considère
les choses. Il s’agit de «I Will make You Disappear». «En fait, je l’avais
écrite pour quelqu’un. Je pense qu’il y a des gens envers qui on a une certaine
sorte de haine. Et dans cette chanson, la haine s’est transformée, j’ai
l’impression que cette colère n’a plus vraiment d’objet, qu’elle devient quelque
chose de plus universel. Cette chanson a muté et en soi, elle est bien
représentative de l’évolution et de la désobéissance: à la base destinée à
quelqu’un, elle est soudain devenue un moyen de réifier la colère, la haine ou
la tristesse», lâche Prune Carmen Diaz.
On vous laisse découvrir son univers ci-dessous.