Olivier Botteron annonce sa retraite en 2026, malgré les turbulences au sein de la police lausannoise

La Ville de Lausanne a indiqué mardi que le commandant de la police locale, Olivier Botteron, prévoit de prendre sa retraite en 2026. Selon un communiqué municipal, cette période sera mise à profit pour préparer la succession et assurer la continuité des réformes engagées par la force de l’ordre, en dépit des difficultés récentes.

Carrière et contributions d’Olivier Botteron à la tête de la police lausannoise

À 59 ans, Olivier Botteron occupe cette fonction depuis 2018. Son mandat a été marqué par la mise en place de plusieurs initiatives, notamment la création d’une unité dédiée à la prise en charge des victimes, la fusion des centres opérationnels 117 cantonaux et communaux, ainsi que la réorganisation de la division police-secours et de la division proximité. Avant sa nomination à Lausanne, il a exercé en tant que commandant de la région des gardes-frontière de Genève et chef de la gendarmerie vaudoise, apportant une expérience significative dans le domaine de la sécurité.

Objectifs de transition et réforme anticipée

Le communiqué municipal souligne que Olivier Botteron a toujours veillé à adapter la structure de la police afin qu’elle réponde efficacement aux enjeux de sécurité et aux évolutions du contexte social. La période précédant sa retraite doit permettre la passation de responsabilités en douceur et la poursuite des projets en cours. La Ville indique que cette transition sera menée dans un souci de stabilité, en préparation des réformes futures.

Crises et enjeux récents au sein de la police lausannoise

Incidents liés au racisme et à la discipline

Ces derniers mois, la police lausannoise a été confrontée à plusieurs crises majeures. En août, la municipalité a révélé l’existence de deux groupes WhatsApp où circulaient des messages à caractère raciste, sexiste, antisémite ou discriminatoire, ce qui a conduit à huit suspensions disciplinaires. La municipalité a précisé que la volonté n’était pas uniquement punitive, mais également d’engager une réforme en profondeur du corps policier.

Vague de violences et manifestation de mécontentement

Par ailleurs, la ville a connu deux nuits d’émeutes dans le quartier du Prélaz, suite à la mort de Marvin, un jeune de 17 ans décédé alors qu’il fuyait la police à scooter. Moins de deux mois auparavant, un autre accident mortel impliquant un scooter avait également attiré l’attention. Ces événements, ainsi que des décès liés à des interventions policières, notamment celui d’un homme nigérian de 39 ans, ont provoqué une vague de critiques et plusieurs manifestations dans la cité.

Liens avec la décision de retraite et contexte politique

Contacté par Keystone-ATS, Pierre-Antoine Hildbrand, conseiller municipal chargé notamment de la sécurité, affirme que la décision d’Olivier Botteron de prendre sa retraite relève du droit local, qui prévoit une cessation d’activité à 60 ans. Il précise qu’il ne s’agit pas d’un choix motivé par la crise récente. La période du départ étant encore un an, le municipal indique que la présence du commandant durant le sommet du G7 sera nécessaire, et que les crises ne sont pas liées à cette transition, ce que l’intéressé dément formellement.

Perspective de succession et planification du changement

La succession d’Olivier Botteron sera préparée pour assurer une transition sereine. La ville a indiqué que le recrutement sera lancé prochainement, afin de recruter la nouvelle figure dirigeante de la police lausannoise dans les meilleures conditions. La coordination avec le contexte actuel et les réformes en cours sera essentielle pour préserver la stabilité du corps policier.

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