Le sepsis, une menace peu reconnue mais mortelle en Suisse

En Suisse, le sepsis, une réaction inflammatoire systémique potentiellement fatale, demeure sous-estimée, malgré sa gravité. Chaque année, plus de 20’000 hospitalisations sont liées à cette pathologie, avec un taux de mortalité atteignant une personne sur cinq. Selon un rapport récent de l’Office fédéral de la santé publique (OFSP), cette complication pourrait provoquer environ 4’000 décès annuels dans le pays.

Une problématique préoccupante touchant principalement les populations vulnérables

Si le sepsis peut affecter toutes les tranches d’âge, il concerne tout particulièrement les personnes âgées fragilisées, qui représentent plus de deux tiers des cas recensés. Chez les enfants, ce sont surtout les moins de 5 ans et les nouveau-nés qui sont concernés. Cette réaction inflammatoire grave, souvent confondue avec la septicémie, peut évoluer en défaillance d’organes ou en choc septique, mettant en danger la vie des patients.

Un impact humain et financier significatif

Conséquences hospitalières et coûts économiques

Selon le rapport issu d’une collaboration entre l’Hôpital pédiatrique universitaire de Zurich et des universités de Lausanne et Bâle, le nombre de décès liés au sepsis reste stable, sur la période hospitalière et après. Environ 4’000 patients meurent durant leur séjour, et un tiers des malades âgés décèdent dans l’année suivant leur hospitalisation. Sur le plan économique, la prise en charge du sepsis génère des coûts considérables pour le système de santé. Environ 40 % des patients nécessitent des soins intensifs, et le coût moyen d’un traitement hospitalier s’élève à 50’000 francs par cas. Avec 20’000 cas recensés annuellement, cela représente un coût global d’un milliard de francs par an en Suisse, montant qui pourrait doubler si l’on inclut le suivi à long terme, la rééducation et le traitement des complications.

Une urgence de santé publique à renforcer

Le professeur Luregn Schlapbach, chef des soins intensifs à l’Hôpital pédiatrique de Zurich et co-responsable du Programme suisse contre le sepsis, souligne l’importance d’une meilleure reconnaissance et gestion de cette infection grave. Il insiste sur la nécessité pour le système de santé d’accorder une attention accrue à la détection, au traitement et au suivi des patients atteints de sepsis, afin de réduire la mortalité et les coûts associés.

Différences entre sepsis et septicémie

Il est essentiel de distinguer le sepsis de la septicémie. Si le premier désigne une réaction inflammatoire systémique suite à une infection virale, bactérienne ou fongique, il peut résulter d’infections localisées telles qu’une péritonite, une méningite ou une pneumonie. Le sepsis peut conduire à une défaillance d’organes, à une baisse de la pression artérielle, voire au décès, notamment lorsqu’il évolue en choc septique. La majorité des cas concerne la population âgée, mais il touche aussi les jeunes enfants, en particulier ceux de moins de 5 ans, rappelle l’OFSP. Selon l’Organisation mondiale de la santé, le sepsis serait responsable d’un décès sur cinq chaque année dans le monde.

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