Une prison fribourgeoise en quête de modernisation face aux contraintes actuelles
Située au cœur de la Basse-Ville de Fribourg, la Prison Centrale dispose d’une capacité d’environ cent places. Toutefois, l’enceinte souffre d’un manque d’espace tant pour les détenus que pour le personnel, suscitant plusieurs critiques, notamment de la Commission de prévention de la torture.
Des conditions de vie difficiles en raison d’un espace insuffisant
Le responsable de la division de la Prison centrale, Alain Sauteur, explique que des problèmes de température affectent régulièrement l’établissement. En été, il devient difficile de ventiler efficacement le bâtiment, avec des températures atteignant parfois 34 degrés, tandis qu’en hiver, certaines cellules descendent à 14 ou 15 degrés. Des efforts tels que la ventilation et la distribution d’eau sont mis en œuvre, mais les ressources limitées n’autorisent pas une solution durable, ce qui met en évidence les limites du système actuel.
Une problématique de sécurité accentuée par l’implantation urbaine
L’évasion d’un détenu en 2017, qui a réussi à s’échapper en utilisant ses draps de lit, a relancé le débat sur la sécurité de la prison. Annuellement, plusieurs tentatives d’évasion sont recensées, situation qui pose problème dans un quartier résidentiel où l’établissement est parfaitement intégré, soulevant des préoccupations au sein de la communauté locale.
Les nuisances sonores et les enjeux liés à l’emplacement
Selon Romain Collaud, conseiller d’État, la proximité avec des zones résidentielles engendre des nuisances sonores importantes, et complique la gestion des risques d’évasion. Ces facteurs contribuent à une tension permanente entre la nécessité de moderniser la prison et la préservation de la tranquillité locale.
Visite de l’intérieur : des cellules inadaptées et des conditions de détention difficiles
Face aux enjeux de rénovation, les autorités fribourgeoises appellent à la validation d’un budget de 53 millions de francs lors de la prochaine votation le 28 septembre. Pour convaincre les citoyens, l’accès à l’ancienne prison leur a été offert, notamment pour constater que les conditions de vie y sont rudimentaires.
Un exemple représentatif des espaces carcéraux
Au cœur de la visite guidée par Alain Sauteur, une cellule d’environ douze mètres carrés a été présentée. Les détenus y passent en moyenne plus de 22 heures par jour, dans un espace exigu, peu ventilé, et peu adapté à la vie en commun. La seule séparation entre deux détenus consiste en un simple rideau de douche, soulignant le manque d’intimité et de confort.
Les difficultés liées à la fumée et à la ventilation
La majorité des détenus étant fumeurs, la qualité de l’air devient rapidement problématique, puisque l’unique système de ventilation consiste en une petite boîte métallique émettant de brèves pulsations pour renouveler l’air. Ces conditions compliquent fortement la détention, notamment à cause de la pollution intérieure
Structures inadaptées et perspectives d’expansion limitées
Les espaces dédiés aux sanctions disciplinaires, tels que les cachots, situés au centre des autres cellules, génèrent des nuisances sonores importantes lors des événements conflictuels, perturbant la quiétude des autres détenus. Par ailleurs, les locaux d’ateliers de travail sont devenus trop petits pour répondre aux besoins actuels.
Selon l’architecte Marcel Aebischer, chargé de projets pour le service des bâtiments, toute extension de l’établissement actuel est désormais impossible. La situation a atteint un point critique, rendant toute croissance structurelle inenvisageable à court terme.
Un potential de développement à Bellechasse si le projet est accepté
En revanche, le site de Bellechasse dispose encore de marges de manœuvre afin d’accueillir un établissement plus moderne. Si le financement de 53 millions de francs est approuvé par la population lors du vote, une nouvelle prison pourrait ouvrir ses portes dès l’automne 2028, pouvant héberger jusqu’à 290 détenus.